Grâce à la générosité de la Solidarité des prisons, constituée par les communautés chrétiennes locales et des bienfaiteurs anonymes, la prison de Ngandanjika assure deux repas par jour à sa soixantaine de pensionnaires : un petit déjeuner à base de céréales et un diner complet avec nshima, légumes, poisson ou viande. Ces repas sont préparés soit par les membres de la Solidarité des prisons, soit par les prisonniers eux-mêmes, lesquels sont passés d’une moyenne de 18 à un total de 60 repas par mois, soit une amélioration de leur situation alimentaire à la hauteur de 333%.
Cette initiative s’inscrit dans un ensemble de mesures mises en œuvre par Projet Ditunga et la Solidarité des prisons de Ngandanjika depuis 2008. Ces initiatives ont déjà permis la réfection complète du bâtiment de la prison, sa dotation en latrines et douches, l’accès à l’eau potable et la prise en charge partielle des prisonniers malades. Actuellement, Projet Ditunga et la Solidarité des prisons de Ngandanjika sont en train de clôturer cette prison avec un mur sécurisé de 4 mètres de hauteur, 28 centimètres de largueur, 250 mètres de longueur et des fils barbelés. Cette clôture permettra aux prisonniers de ne pas être confinés, nuit et jour, dans leur grande cellule de 156 m2, sans bonne aération ni éclairage suffisant. Ils pourront ainsi disposer d’un horaire pour prendre de l’air et du soleil, cultiver le jardin potager, pratiquer le sport et se détendre.
Malgré les bons résultats déjà obtenus, et qu’il faut pérenniser, Projet Ditunga et la Solidarité des prisons de Ngandanjika ont encore devant eux plusieurs autres grands défis à relever, notamment la construction d’un bâtiment pour mineurs et pour femmes avec enfants, la construction et l’organisation d’un bon dispensaire pour les soins médicaux ordinaires, la construction des guérites pour le service de sécurité, la construction des paillotes pour les visiteurs et l’éclairage nocturne.
Il y a aussi l’appui logistique au tribunal forain de Kabinda, pour lui permettre de siéger régulièrement à Ngandanjika et éviter que des personnes, parfois innocentes, passent des mois ou des années en prison préventive, faute de procès, certaines allant jusqu’à y perdre leur vie.
Rappelons que, avec l’appui financier de Projet Ditunga et de la Solidarité des prisons de Ngandanjika, le tribunal forain de Kabinda a siégé pour la dernière fois à Ngandanjika en 2015. Actuellement, sur la soixantaine de ses pensionnaires, la prison de Ngandanjika compte une trentaine des inculpés sans procès depuis plus de trois ans.